Un souci persistant ne m’a pas lâché. Il m’a travaillé toute la nuit. Je n’avais aucun espoir à dormir, non, cette nuit je resterai réveillé. J’ai supplié Dieu de m’accorder la paix du sommeil. Inutile. L’image de ma mère traînait dans la tête. Sanglotant je ne savais pas comment l’aider. Je suis agenouillé à côté du lit. Mes forces épuisées, et mes mots pareils. Depuis une semaine, je répète les mêmes prières du matin au soir. À l’instant, je sèche. Tout mot me semble inutile pour m’exprimer. J’ouvre ma Bible posée sur le lit. Prier sans mots me semble possible. Le seul objectif qu’il me reste. J’ai cherché désespérément la lettre de Paul aux Romains. La voilà dans le chapitre huit aux verset 26.
« De même aussi l’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables »
Je n’ai pas posé des questions. Je n’avais pas le temps de prendre un cours de théologie, la prière était pour ce soir. J’ai lu le verset encore, c’était à cet instant, joues mouillées, j’ai commencé de prier.
« De même aussi l’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables »
Le souvenir le plus cher de ma mère m’était évoqué sans que je le sache. Moi, à l’époque, j’avais à peine sept ans. Je jouais dehors et elle m’attendait sur la grande balancelle. Elle m’a regardais souriante et bras ouverts, j’ai couru et à l’instant même j’étais enveloppé par ses bras, sa présence. La mémoire de ma mère avant sa maladie m’a fait versé des larmes encore, mais cette fois une joie rayonnée de mon être.
J’ai continuai l’exercice. Cette fois je me suis rappelée de sa fête d’anniversaire il y a deux ans. Elle était en forme ce jour-là, malgré les mois passés. On avait tant d’espoir on voyant sa sourire. Le gâteau chocolat-framboise qu’elle avait fait maison, reste encore le meilleur gâteau que nous n’avons jamais goûté. Adoration remontait en moi, mes joues étaient tendues.
En suite je l’ai vu dansé. J’ai réparé le lieu tout de suite. C’était ma fête de mariage, quelques années avant qu’elle connût cette maladie. Elle dansait. Elle riait. Elle tournait comme une princesse, comme une danseuse étoile. Un cri a jailli de mon esprit. Mon seul vœu, compris enfin, avec joie et adoration et maintenant un désir. Qu’elle puisse être renouvelée, qu’elle redevient ENTIÈRE.
Les souvenirs de mon mariage continuaient. Elle tournait et dansait avec moi, avec mon père. Sa robe en soie flottait sur la scène de danse. Et soudain, dehors ! Elle dansait dans le plus beau jardin que je n’ai jamais vu. Elle tournait, elle sautait, elle bondait, elle courait avec l’énergie de sa jeunesse. Comme elle est belle.
Toute la nuit elle dansait dans mes prières et mes rêves. Le jour s’est levé. J’ai prié encore avec chaque image qui m’est venue, comme une langue inconnue, mais comprise profondément. La santé effervescente, une coupe de joie qui déborde, l’énergie illimitée, un corps plein de forces, la paix qui surpasse toute intelligence, l’optimisme d’une femme abondamment aimé. Ce jardin représente l’avenir que je souhaite pour ma mère. J’ai demandait à Dieu de produire cet état « jardin » dans ma mère. Dieu est bon il ne veut que nos meilleurs avenirs, j’avais confiance qu’il le fera. Pour moi, pour ma mère, pour sa gloire.
J’ignorais encore de quel côté de l’éternité, il allait la guérir. Mais ma confiance est ainsi, Jésus est mort et ressuscité pour que nous aillions la vie en abondance, et un avenir glorieux après la mort. Un jour, je verrai ma mère danser.