Homme de paix
Nous nous sommes assis au clair de lune, dans un petit village d’Afrique de l’Ouest.
D’une petite hutte faite de boue, a émergé l’ombre frêle d’un vieil homme, marchant avec un bâton et accompagné d’un des membres de sa famille. Ses traits n’étaient pas reconnaissables dans la pénombre, sa voix faible était inaudible. Il communiquait grâce à cet assistant, qui jouait les interprètes. Ce vieil homme, ravagé par la maladie, était la clé de notre entrée dans le village. Il s’agissait du chef du village et, sans sa bénédiction et son approbation, notre présence aurait été impossible. C’était notre homme de paix, dans le village de Saneba : il détient la clé qui permet de toucher les cœurs et de permettre au village de se développer dans la durée.
Je suis de retour au Burkina, et ce pour la 3efois. Je suis tellement excitée à l’idée de montrer comment Dieu ouvre toutes les portes. Pour mémoire, à la fin de l’année dernière, 3 de nos partenaires étaient allés au nord du Nigéria pour une formation TCD. Depuis, ils ont choisi le village de Saneba et ont identifié les bonnes personnes afin de commencer leur travail au Burkina. J’ai eu l’opportunité d’emmener avec moi 3 Français de mon église.
Le premier jour, nous sommes entrés en contact avec nos interlocuteurs, dans la région où nous allions travailler : cela inclus le maire, le bureau de santé publique de la circonscription, et le directeur de l’école du village. Je sais que ce genre de réunion est assez barbant pour beaucoup de gens, mais elles sont assez cruciales si nous voulons non seulement rencontrer notre réseau, mais aussi engager des partenaires à nous rejoindre et nous aider à développer ces villages pauvres.
Saneba est le premier village où nous intervenons au Burkina. Nous avons commencé par examiner les 120 enfants de l’école municipale. Un de nos volontaires, ainsi qu’un professionnel de santé Burkinabé qui nous a été envoyé par notre partenaire Emsimision (www.emsimision.org), ont pu évaluer l’état de santé de chaque enfant. Le but était d’identifier et prioriser les principaux besoins.
Bilans de santé
Les jours suivants, nous avons organisé une réunion avec les parents afin de leur présenté nos évaluations de santé. Parents et enfants ont ensuite pu aller à la pharmacie mobile afin de recevoir les traitements médicaux appropriés et des conseils de santé, de la part de l’équipe médicale.
Au cours de cette réunion, un des parents s’est levé et à demandé : « que pouvons-nous faire, en tant que communauté, pour aider nos enfants ? » Bonne question…
En priorisant les différents besoins et en engageant les parents à réfléchir sur le thème « Maintenant, comment allons-nous agir en tant que communauté ? », ce dépistage en milieu scolaire n’est pas seulement l’occasion d’identifier les problèmes de santé, mais c’est aussi un moyen de rassembler la communauté autour de préoccupations majeures.
Nous avons ensuite invité les parents prendre des leçons de prévention en matière de santé concernant : la malaria, les parasites, les soins dentaires, la malnutrition et l’hygiène corporelle.
Ces leçons engagent les parents à trouver des solutions par eux-mêmes, plutôt que de juste recevoir des réponses toutes faites de notre part.
De plus, certains parents se sont proposés pour être membre du Comité de bonne santé. Son rôle est essentiel car, à partir de maintenant, c’est la communauté qui prend la responsabilité du futur de ses enfants.
Durant notre séjour dans le village, nous avons également mis en place ce que nous appelons « le projet graine », un projet à court terme fait par la communauté, pour la communauté. Les villageois nous ont expliqués que durant la saison des pluies, le village était coupé du monde, à cause des inondations. Les charrettes et les véhicules à moteur sont immobilisés.
Ensemble (les hommes, les femmes et les enfants du village, plus notre équipe) ont entrepris de construite les fondations d’un passage plus sécurisé pour entrer et sortir du village. Certains habitants m’ont expliqué que des gens sont morts car ils ne pouvaient pas sortir assez rapidement du village en cas d’urgence médicale. Ça ne doit plus être le cas.
Une chose que nous avons compris, avec ses différents voyages, est que le plus important n’est pas tellement de trouvez comment être accueilli dans un village mais comment le quitter.
Lors de notre dernière journée, nous avons fait un tournoi de foot avec les enfants. J’avais un peu honte de transpirer et souffrir de la chaleur (40°C), tandis que les enfants couraient autour de moi, pieds nus. C’était formidable de voir toute la congrégation être présente à ce tournoi de foot et regarder les enfants jouer.
Perspectives d’avenir
S’en sont suivis des remerciements et des bénédictions. C’était une leçon d’humilité. Le maire nous a adressé ses remerciements et sa reconnaissance, ainsi que des mots d’encouragement au village, en soulignant ses perspectives d’avenir.
La journée s’est terminée autour d’un grand diner, le soleil couchant mettant fin à notre séjour d’une jolie manière. Les couchers de soleil africains sont juste renversants !
Ce voyage a été des plus encourageants. Malgré au moins 7 pannes sur notre trajet de retour vers Ouagadougou (un voyage de 3 heures nous en a pris 9), rien n’a sapé notre bonne humeur. Petit à petit, la providence nous a mené vers les pauvres et les laissés-pour-compte, et nous a apporté une magnifique opportunité d’apporter bien plus d’appui et de conseil que l’on pouvait demander ou imaginer. Ces birkinabés étaient impatients de voir comment leur village allait se développer ; et cette passion ouvre les portes afin de guérir les cœurs et insuffler de l’espoir.
Merci de continuer à nous aider.
Vous pouvez regarder un diaporama de notre voyage ici :
http://animoto.com/play/nv1e869cxvV8fQ1JeiEJXw
Nous avons d’autres opportunités d’agir à travers des séjours de courtes durées. Rejoignez-nous !
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